ORIGINE
La catéchèse du Bon Pasteur, construite sur les principes d’éducation de Maria Montessori, est née de façon tout à fait inattendue, sans projet, sans programme, sans hypothèse. À vrai dire, elle commence sans savoir qu’elle commence…
L’aventure débute en 1954 dans la maison de Sofia Cavalletti. Une amie de Sofia vient la voir pour que celle-ci garde son fils, un garçon de 7 ans. Sofia raconte : « La catéchèse est née pour la joie d’un enfant de 7 ans, Paolo, dont la mère souhaitait que je le garde. Je me demandais qu’en faire, d’autant que ce garçon était malheureux. J’ai ouvert la Bible et nous avons lu ensemble la Création. Une seule chose : les yeux de l’enfant brillaient. On est resté ensemble deux heures. Après deux heures, la maman est revenue et Paolo a pleuré : il ne voulait pas partir. »
Ainsi débute la catéchèse du Bon Pasteur. Cet épisode change la vie de Sofia Cavalletti et d’autres enfants viendront chez Sofia, qui voudront, eux aussi, prolonger cette rencontre avec Dieu.
Un peu plus tard Sofia, à la suite de différentes rencontres, sollicitera Gianna Gobbi, pour que celle-ci la rejoigne dans cette grande aventure et la guide dans la connaissance profonde de l’enfant en apportant la vision, la pédagogie et la philosophie de Maria Montessori.
Cette rencontre entre la pédagogie montessorienne, apportée par Gianna Gobbi et la culture biblique de Sofia Cavalletti permet à l’enfant de se confronter à la Parole de Dieu, ouvre l'enfant à la réalité de Dieu et l’aide à s’approcher de lui en utilisant un matériel biblique avec lequel il peut travailler et découvrir sa présence dans sa vie.
Sofia Cavalletti
1946 : elle entre à la faculté de lettres et de philosophie à l’université La Sapienza de Rome.
1949 : élève du professeur Eugenio Zolli, ancien grand rabbin de Rome, entré dans l’église catholique après la guerre, elle obtient le diplôme de l’université en hébreu et langues sémitiques comparées avec la note maximale et le titre de lauréate. Elle continue à travailler la Bible et la tradition hébraïque postbiblique avec le professeur Zolli jusqu’à la mort de ce dernier en juin 1956.
Par la suite, elle collabore à la traduction de divers écrits parmi lesquels le Livre d’Isaïe, les Proverbes, les Livres d’Esther, de Judith et le Lévitique. Elle écrit de multiples ouvrages dont le Potentiel religieux de l’enfant de 3 à 6 ans.
Tout au long de sa vie, elle continuera à observer les enfants et les adultes catéchistes du Bon Pasteur partout dans le monde et consignera le fruit de ses observations.
Gianna Gobbi
Gianna Gobbi a travaillé pendant 15 ans dans des écoles Montessori et est, avec Sofia Cavalletti, parmi les premiers à appliquer les principes de la pédagogie de Maria Montessori à l’éducation religieuse, principes qu’elle a pu mettre en œuvre dans la catéchèse du Bon Pasteur.
Maria Montessori
Maria Montessori a été la première femme médecin en Italie. Dès le début de sa carrière, elle se tourne vers les enfants des quartiers les plus pauvres de Rome et travaille avec eux. Elle observe les enfants de façon scientifique en concentrant son attention sur les besoins qui leur sont propres. Pour faciliter leur apprentissage, elle crée le matériel spécifique qui est encore utilisé dans les écoles, une pratique maintenant répandue dans le monde entier.
Maria Montessori était une fervente catholique et une pratiquante. Elle croyait dans la capacité innée de l’enfant à aimer et à respecter la vie profondément : « Nous savons que le sens de l’existence de Dieu dans le cœur de l’enfant n’est pas conscient mais il est là et il ne peut pas être perdu, mais il peut être obstrué et déformé. C’est quelque chose qui doit se développer et grandir lentement. La chose importante est de ne pas intervenir, car la plante ne fleurira pas si les bourgeons sont brisés. Nous devons regarder attentivement cette plante, lui donner les conditions de la croissance et de la protection contre le froid, mais nous devons avoir la patience qu’elle grandisse en son temps et à sa manière. Cette approche signifie que nous donnons une religion sous une forme que l’enfant peut comprendre à son stade actuel de développement. »
« Le seul enseignement qui peut être mis en mots à son stade (préscolaire), c’est que Dieu a fait le monde et qu’Il aime et prend soin de toute créature. »
Maria Montessori avait une approche pragmatique de la morale dans l’enseignement. Elle privilégiait les valeurs dont le bien-fondé pouvait être démontré : «Ils (les enfants) ont un énorme intérêt dans le bien et un grand désir de faire tout ce qui est bon et rien de ce qui est mauvais. Si nous leur donnons des idéaux et des normes élevées à cet âge, ils contribueront au développement. Mais si cette chance est perdue, l’enfant grandira sans réels principes moraux, guidé seulement par le caprice du moment ou un respect aveugle de l’opinion populaire. »